Whisky : Plus canadien que le sirop d’érable?

Whisky : Plus canadien que le sirop d’érable?

Vous pourriez penser que c’est le sirop d’érable, mais vous auriez tort! Le sirop d’érable n’est produit que dans l’Est du Canada. Le whisky canadien, par contre, est produit partout au pays.

Le whisky canadien incarne la culture canadienne bien plus que beaucoup ne le pensent et remonte à au moins 1769 à Québec. Toutefois, en 1801, John Molson (producteur de la bière Molson Canadian) produit le premier whisky commercialement disponible au Canada. À cette époque, le rhum et le brandy étaient également consommés et utilisés pour le commerce par des trappeurs de fourrure nord-américains qui travaillaient pour la Compagnie de la Baie d’Hudson ou la Compagnie du Nord-Ouest. Ces produits ont évolué au fil du temps, et le « whisky » illégal (une malheureuse concoction d’alcool distillé, de tabac à mâcher, de mélasse, d’encre, de poivre rouge et même de savon) a été échangé le long de la route du whisky entre ce qui est maintenant le Montana et l’Alberta.

La prolifération des postes de whisky le long de cette route s’est traduite par la mise sur pied de la Police montée du Nord-Ouest en 1870, trois ans après que le Canada soit devenu une confédération, principalement pour contrôler le commerce illégal du produit. La réglementation et le contrôle de la production de whisky ont forcé plus de 200 distilleries légitimes à produire légalement un bien meilleur whisky. Certains de ces producteurs étaient à l’origine des agriculteurs qui produisaient leur propre whisky à partir de leur propre grain, année après année. D’autres étaient des distillateurs comme Gooderham & Worts, qui a fondé une minoterie, puis en 1837 a commencé à utiliser le grain de son moulin pour produire du whisky. Son exploitation s’est rapidement étendue, jusqu’à ce qu’il finisse par produire 25 % de tous les spiritueux vendus au Canada et soit le plus grand producteur de whisky au monde. D’autres distillateurs importants étaient Seagrams, à Waterloo (Ontario), et Hiram Walker, à Windsor (Ontario). Hiram Walker a fondé une distillerie en 1857 et a découvert qu’en faisant vieillir le whisky dans des fûts, la boisson prenait une teinte d’ambre et un goût plus agréable.

Préoccupés par le fait que les consommateurs américains préféraient ce nouveau type de whisky, les États-Unis ont pris des mesures de protection à l’encontre de sa marque en exigeant que le whisky étranger indique son pays d’origine sur la bouteille; c’est ainsi que le Canadian Club est né.

L’histoire du Canada est imprégnée de règlements, et l’industrie des spiritueux ne fait pas exception. En 1890, le Canada a imposé l’exigence de vieillissement minimum de trois ans pour que son produit puisse avoir l’appellation de whisky. L’Écosse, l’Irlande et les États-Unis ont rapidement emboîté le pas, ce qui a conduit à l’uniformité du processus de production. Le Canadian Club est devenu l’une des plus grandes exportations du Canada. La distillerie Hiram Walker existe encore aujourd’hui à Windsor, en Ontario, et est l’une des plus grandes en Amérique du Nord.

Commerce clandestin d’alcool,
prohibition et mouvement pour la sobriété

Des régies d’alcool canadiennes ont été formées après la fin du mouvement pour la sobriété. Les partisans du mouvement pour la sobriété ont commencé à plaider pour l’interdiction de la vente d’alcool au cours du 19e siècle. En 1901, l’Île-du-Prince-Édouard est devenue la première province à adopter une loi interdisant la vente d’alcool et, en 1915, la vente de boissons alcoolisées et la consommation publique étaient interdites dans toutes les provinces sauf au Québec, qui n’a interdit la vente de produits distillés que pour une courte période en 1919.

Les États-Unis ont suivi le mouvement en 1920, ce qui a mené au développement de groupes du crime organisé pour répondre à la demande du marché, qui (sans surprise) n’avait pas disparue. Les interdictions de fabrication, d’importation et de vente d’alcool ont été levées partout au Canada au cours des années 1920, et pour apaiser les partisans du mouvement pour la sobriété, il était généralement admis que les ventes d’alcool seraient contrôlées au niveau provincial par l’établissement de régies des alcools. Ces régies continuent de contrôler l’importation et la vente de boissons alcoolisées dans la plupart des provinces aujourd’hui.

L’interdiction des ventes publiques n’incluait pas la fabrication et les exportations dans la province de l’Ontario. Cette échappatoire a donné une possibilité de marché aux groupes du crime organisé aux États-Unis et a été rapidement exploitée. Al Capone a mis en place un processus de transport du whisky canadien pour franchir la frontière entre Walkerville (Ontario) et Detroit, et d’autres trafiquants d’alcool ont transporté des produits de Halifax (Nouvelle-Écosse) à New York sur des goélettes. La production canadienne de whisky était florissante.

En 1933, les États-Unis ont annulé l’interdiction fédérale d’alcool, et les ventes sont redevenues normalisées dans la majeure partie de l’Amérique du Nord. Il y a cependant eu quelques exceptions. L’Île-du-Prince-Édouard, première province à adopter l’interdiction d’alcool, ne l’a pas levée avant 1948, et certaines municipalités du continent maintiennent des restrictions sur la vente d’alcool dans leur comté même aujourd’hui.

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